Entre la poursuite de l’égalité et celle de l’excellence, passage de l’enseignement supérieur à la logique du marché
– réflexion autour l’évolution du concept du service public français –
Jun OBA (oba@hiroshima-u.ac.jp)
Résumé d'un article de Research in Higher Education. vol. 40, mars 2009, Institut de recherche pour l'enseignement supérieur, Université de Hiroshima, pp 36-49 (en japonais).
Depuis
les années 1980 au Japon, dans la le contexte de déréglementation
générale de l’administration de l’État amorcée par la mondialisation et
par d’autres facteurs, les universités qui étaient sous le contrôle
stricte de l’État et également protégées par ce dernier, ont commencé à
faire l’objet de la réformes mettant l’accent sur la libéralisation, la
diversification et l’individualisation, et à être placées dans un
environnent de plus en plus compétitif. Un tel changement concernait
non seulement le Japon, mais aussi nombre de pays du monde où le
néolibéralisme et le NPM (nouveau management public) ont été appliqués
à leurs systèmes d’enseignement supérieur. Aujourd’hui, dles
universités plus autonomes doivent rivaliser pour les étudiants, les
fonds publics et la réputation entre elles et également avec les autres
institutions, soit domestiques, soit étrangères.
En France, la
régionalisation (européanisation) et la mondialisation ont fortement
influencé la société toute entière et ont ébranlé son les fondement du
de son système d’enseignement supérieur. Le nouveau système financier
basé sur la LOLF s’inspire essentiellement du NPM, requérant des
universités une culture d’évaluation qui été est étrangère à la
communauté académique. Par ailleurs, on critique le plus souvent le
positionnement médiocre des universités françaises dans les classements
universitaires du monde, même si on reconnaît la partialité des
méthodes d’évaluation utilisées par ces classements. CLes dernières
années, des politiques pour renforcer la visibilité internationale des
universités françaises ont été promues, en incitant leur
diversification ainsi que le regroupement ou la fusion d’institutions
par le biais de fonds concurrentiels. Ce changement d’orientation
politique a soumis le système d’enseignement supérieur français à la
logique du marché.
Cependant, en France, l’enseignement
supérieur a longtemps été considéré comme un service public et placé
sous le stricte contrôle de l’État. Même aujourd’hui, il est censé
assurer l’égalité de l’accès et des chances pour tous les citoyens
français. Toutefois,Il convient toutefois de noter que les nouvelles
politiques fondées de plus en plus sur la logique du marché ont
tendance à s’écarter de cette tradition. Naturellement, ce changement
ne reste pas sans conséquences, telles quecomme l’illustre le retrait
du projet de loi Ferry sur l’autonomisation des universités en 2003.
Cet
article a pour objectif de donner un bref aperçu de l’évolution du
passage de l’enseignement supérieur français à la logique du marché et
d’analyser les réactions des diverses parties concernées ainsi que les
problèmes qui se produisentrésultent de cette évolution. La dernière
section se termine par quelques comparaisons franco-japonaises en cette
la matière.